• Echec à la Pointe du Grand Vallon (3136m)

    Tentative échouée

    de l'ascension de la Pointe du Grand Vallon (3136m)

    (abandon à 3000m environ)

    depuis le Parking de Bellecombe (2307m)

    dénivelé cumulé : 700 mètres environ

     

     

    Vendredi 12 juillet 2013. Quinze ans plus tôt, les Bleus s’apprêtaient à affronter le Brésil et ses stars, pendant que nous randonnions dans le secteur du Refuge des Évettes. Revenons au présent ! J'effectue ma sixième randonnée en sept jours. Visite inédite du Grand Arc (2484m) (voir topo) le samedi précédent, avant de découvrir le Col de Chavière (2796m) (voir topo) le lendemain. Troisième randonnée consécutive, cette fois-ci à la Pointe de Tierce (2973m) (voir topo), avant un mardi de repos. Puis on reprend les bonnes habitudes avec une photographie du Lac de l'Arpont (2666m) (voir topo) le mercredi et un retour à la Pointe de l'Observatoire (3015m) (voir topo) le jeudi. La Pointe du Grand Vallon (3136m) devient la priorité du vendredi, et on espère un sixième succès consécutif. Mais...

     

    Sur le Parking de Bellecombe, il fait froid. Le sommet se montre, majestueux...

    Pointe du Grand Vallon

     

     

    Nous rejoignons le Col de Lanserlia (2774m) (voir topo),

    et la seconde partie de l'itinéraire se dévoile.

    Echec à la Pointe du Grand Vallon

     

    La grande quantité de neige dans le Vallon me surprend et m'inquiète un peu. Nous contournons le troisième Lac de Lanserlia, puis remontons progressivement le Vallon. La neige est particulière : parfois dure, elle permet quand même de s'enfoncer jusqu'aux genoux par moment. Les guêtres sont alors utiles.

    Nous avançons en longeant la Crête de Côte Chaude, sur notre droite, et au bout de laquelle se trouve la Pointe du Grand Vallon. A la base de notre objectif du jour, nous remontons d'abord un grand névé, avant de nous aventurer dans un pierrier très raide et pénible. Nous nous approchons du sommet, doucement mais sûrement...

    Pointe du Grand Vallon

     

    Nous sommes à environ 3000 mètres d'altitude, même plus. La Pointe du Grand Vallon (3136m) est proche.

     

    Une dernière difficulté se dresse devant nous : un névé très incliné, large d'une dizaine de mètres tout au plus. Il n'y a pas moyen de le contourner. Je pose un premier pied dessus ; la neige est assez (trop ?) dure. Mais la traverser semble possible si je prends bien le temps d'enfoncer mes chaussures. Et puis, c'est trop rageant d'abandonner pour dix mètres. En avant !!! Je "sécurise" mon pied droit, du moins, c'est ce que je crois. Puis mon pied gauche quitte l'éboulis pour rejoindre à son tour la neige gelée. Et là, je ne peux plus rien faire, je sens mes deux pieds qui glissent et qui m'entraînent dans une chute rapide. Quelques mètres plus bas, une première série de cailloux vient interrompre la neige qui reprend ensuite jusqu'à une seconde série de cailloux plus costauds, un peu au dessus d'un petit lac formé autour d'une neige frappée par un Soleil d'été. Dans ma chute, je réfléchis très rapidement à toutes les solutions qui s'offrent à moi. Les premiers cailloux doivent impérativement me retenir, sinon, je prendrai encore plus de vitesse, et si je perds ma position de lugeur, je peux me blesser gravement dans les seconds cailloux. De plus, le lac glaciaire peut m'être fatal. Arrivé dans les premiers cailloux, je bouge dans tous les sens pour interrompre ma chute, malgré les éraflures endurées... et, miracle, je m'immobilise ! A peine conscient de ce succès, quelque chose vient me frapper à l'arrière du crâne avec un bruit métallique. Curieux. Qu'est-ce que ça peut bien être ? J'ai un premier bâton dans la main gauche, dirigé vers le bas, et un second bâton dans la main droite, dirigé vers le haut... Il s'agit en fait d'un demi-bâton qui s'est brisé net durant la chute, et la partie inférieure vient de me rattraper. Abasourdi par la force et la vitesse de la chute, je reste assis quelques instants avant de me relever, le pantalon trempé (de neige !!!), tout tremblant. La question ne se pose pas : j'abandonne l'ascension de la Pointe du Grand Vallon (3136m).

     

    Dans un manque évident d'humilité, j'ai sous-estimé l'inclinaison et la qualité de la neige pour atteindre mon objectif. Règle numéro un : en montagne, il faut rester humble ! De plus, je ne m'aventurerai plus jamais dans une zone enneigée en versant Nord sans crampons. J'ai appris beaucoup de cet accident. La défaite est seulement due à une erreur individuelle. La main de Dieu m'a sauvé des graves conséquences possibles, et je Lui en rends grâce.

     

    En descendant, apeuré à chaque passage technique, j'ai souffert d'un manque d'équilibre ; en effet, avec un seul bâton, ce n'est plus du tout la même histoire. Et de retour dans le Vallon, j'ai encore eu droit à une ultime douleur : en s'enfonçant dans un  névé, ma jambe a raclé un gros caillou enseveli, et la marque laissée a été longtemps présente.

     

    Défaite, donc, en ce 12 juillet 2013 ! C'est avec la tête basse que je suis redescendu. Mais je me suis promis de retenter l'ascension de la Pointe du Grand Vallon, cette fois-ci par la Crête de la Turra, avant l'automne 2014. Et une promesse est une promesse...

     

     


  • Commentaires

    1
    raphael
    Vendredi 9 Mai 2014 à 21:22

    Bonjour! Avez-vous réussi par la suite la montée?  Je compte y aller par la crête de turra mi juillet je pense. Je ne serai pas contre un avis étant donné que je serai certainement seul et tout le monde sait que ce n'est pas top pour les accidents! Merci.

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    2
    Vendredi 16 Mai 2014 à 12:24

    Bonjour.

    Je vous ai répondu par mail.

    En juillet, la Crête de la Turra sera déneigée, et on risque donc de s'y croiser...

     

    Salutations montagnardes.

    3
    alain
    Mardi 30 Août 2016 à 15:35

    Bonjour Delgado.

    Je viens de lire votre petite aventure, heureux qu'elle se soit bien terminée.

    Les névés, c'est traître. Oui, des crampons ont bien utiles sur la neige. Mais pas sans danger. N'oubliez pas que les crampons rehaussent un peu le pied et qu'il faut bien penser à les lever un peu plus.

    Pour prendre un exemple, si on s'aventure dans une petite grotte basse de plafond, sans casque, on va faire attention à ne pas se cogner la tête. Si on met un casque, on va se cogner sans arrêt parce que la tête est plus volumineuse que l'habitude qu'on en a.

    Avec les crampons, c'est pareil mais pour les pieds. il arrive (rarement), surtout au début qu'on les accroche et que l'on se déséquilibre entrainant une glissade. 

    Le seul moyen d'enrayer soi-même une glissade, c'est d'avoir un piolet avec une dragonne que l'on passe autour du poignet.

    Cordialement

     

    alain

     

     

    4
    Mercredi 31 Août 2016 à 15:44

    Salut Alain,

    oui, marcher avec des crampons, ça s'apprend. C'est sûr.

    Vous avez raison, le piolet est nécessaire, vous-même l'avez souvent avec vous.

    La saison a été bonne ?

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