Tentative échouée

de l'ascension de la Pointe de Méan Martin (3330m)

(abandon vers 2990m)

depuis le Pont de la Neige (2528m)

dénivelé cumulé : 1050 mètres environ

Mardi 5 août 2014. Nous prenons la direction du Pont de la Neige, sous le Col de l'Iseran (2770m), et nous nous mettons en marche pour tenter de gravir la Pointe de Méan Martin (3330m), sublime sommet ô combien attirant que j'avais longuement admiré du Col de la Rocheure l'année précédente. Le parcours s'annonce irrégulier : suivant d'abord la sente qui conduit au Col des Fours (2976m), nous l'abandonnons pour rejoindre un Col sans nom (2850m env) entre le Grand Fond (2947m) et l'Ouille des Trétêtes (2948m), puis descendons une centaine de mètres, passons entre deux Lacs, et remontons jusqu'au Col de Bézin (2929m).

Quelques mètres au delà du Col, alors que la Pointe de la Grande Casse (3855m) apparaît, les dernières parties de l'ascension se dévoilent... ainsi que le sommet. La Pointe de Méan Martin est encore loin, bien plus loin que ce que nous imaginions. Nous pensions avoir réalisé la moitié de la randonnée, nous n'avions fait qu'un petit tiers... Gros coup au moral, ma motivation est en baisse, le découragement me guette. Néanmoins, nous poursuivons, descendons cent cinquante mètres (qu'il faudra remonter au retour), passons à côté de plusieurs Lacs formés à la base du Glacier des Fours qui nous domine, et après un long replat, entamons la montée jusqu'à la ligne de crête que nous rejoignons quelques mètres en amont du Col du Pisset (2958m). Il y a eu de la recherche d'itinéraire, donc une perte de temps. Des nuages se forment, conformément aux prévisions météorologiques, cachant par moment le sommet. La dernière partie de l'ascension remonte l'arête Nord Ouest de la Pointe de Méan Martin, en contournant les obstacles infranchissables. Mais il est tard, la météo est incertaine, et il nous faudra remonter les deux cent cinquante mètres descendus, assez difficiles après plusieurs heures de marche. C'est donc un peu en amont du Col du Pisset que nous abandonnons la course...

La Pointe de Méan Martin nous domine, au terme de l'arête.

Pour accentuer davantage notre tristesse, l'appareil photo, que j'avais posé sur un rocher, tombe dans un horrible bruit de plastique choqué. Je le ramasse vite, mais trop tard. Après huit ans de bons et loyaux services, notre ami qui immortalisait entre autres nos souvenirs montagnards s'est éteint à jamais.

De l'émotion, donc ! Mais au fond de moi, je sens que la Pointe de Méan Martin peut accueillir notre visite cette année. La prochaine fois, il n'y aura plus de recherches d'itinéraire, du moins jusqu'à l'arête. Nous sommes conscients des distances, du temps estimé, de l'aspect physique de cette ascension irrégulière. Une météo favorable, une bonne forme physique, une solide motivation, voici trois aspects qui augmenteraient nos chances de réussite. Le panorama au sommet s'annonce tellement somptueux, au terme de l'arête de Haute-Montagne...

La seconde tentative est très proche...